• l'amitié

     

    Au bord du ruisseau, peinture de William Bouguereau - XIXe siècle)

    L'amitié est une inclination réciproque entre deux personnes (ou plus) n'appartenant pas à la même famille. Ignace Lepp pense cependant qu'« Il arrive (...) qu'une vraie amitié existe entre frères et soeurs, mais il ne nous semble pas exagéré de dire qu'elle est née non pas à cause de leurs liens de sang, mais plutôt malgré ceux-ci[1].» Parfois c'est une amitié de groupe.

    Le meilleur ami est, comme son nom l'indique, l'ami d'une personne avec qui elle a tissé des liens privilégiés qui surpassent les liens qui l'unissent aux autres personnes. On peut définir ces liens particulièrement forts entre les deux meilleurs amis par une relation supérieure à l'amitié. L'amitié en son état pur est inconditionnelle, c'est-à-dire que de vrais amis ne se jugent pas, et ne tiennent pas compte du temps qui passe. Ainsi l'amitié dépasse-t-elle les valeurs individuelles et temporelles, elle est un état d'esprit, un lien particulier qui unit les êtres. La sympathie ne se limite pas aux couples d'individus dans l'amour ou l'amitié, mais pourrait concerner le fonctionnement des cultures humaines. Pour Hannah Arendt notamment, le penchant à voir l'amitié comme un sentiment intime et exclusif reflète l'aliénation du monde moderne; l'amitié serait en fait synonyme de la philanthropia grecque : l'inclinaison au vivre-ensemble.

    Histoire de la notion en Occident[modifier]

    Aristote[modifier]

    Aristote distinguait trois sortes d'amitié :

    • l'amitié en vue du plaisir ;
    • l'amitié en vue de l'intérêt ;
    • l'amitié des hommes de bien, semblables par la vertu.

    Pour Aristote, la seule véritable amitié est l'amitié vertueuse. Cette dernière est recherchée par tout homme, même si tout homme ne la rencontre pas nécessairement. Elle peut naître entre deux individus d'« égale vertu » selon le philosophe et se distingue de l'amour en cela que l'amour crée une dépendance entre les individus. Toujours selon Aristote, l'ami vertueux (« véritable ») est le seul qui permet à un homme de progresser car l'ami vertueux est en réalité le miroir dans lequel il est possible de se voir tel que l'on est. Cette situation idéale permet alors aux amis de voir leur vertu progresser, leur donnant ainsi accès au bonheur, notion évoquée dans le dernier livre de l'Éthique à Nicomaque et qui est, pour Aristote, la plus importante.

    Aristote pose ainsi l'amitié (véritable) comme pré-requis indispensable pour accéder au bonheur.

    La relation d'amitié est aujourd'hui généralement définie comme une sympathie durable entre deux personnes. Elle naîtrait notamment de la découverte d'affinités ou de points communs : plus les centres d'intérêts communs sont nombreux, plus l'amitié a de chances de devenir forte. Elle implique souvent un partage de valeurs morales communes.

    Une relation d'amitié peut prendre différentes formes ; de l'entraide, l'écoute réciproque, à l'échange de conseils, au soutien, en passant par le partage de loisirs.

    • “[...] L’amour fait communiquer et unit ce qui sinon ne se rencontrerait jamais; la communication fait aimer ce qui sinon ne se rencontrerait jamais” Edgar Morin, dans le tome 1 de "La méthode" (la nature de la nature, 1977), page 256 (Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points 1981) 

     

     

     


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